Ce dialogue est une des premières scènes du film Full Metal Jacket, de Stanley Kubrick.
Un camp d'entraînement en Caroline du Nord, à la fin des années soixante. Le sergent instructeur Hartman, du corps des Marines, prend en main les nouvelles recrues, avec l'ambition d'en faire des machines à tuer. La guerre que les États-Unis mènent au Viêt Nam nécessite en effet des soldats sans états d'âme, et pour tout dire sans âme. Tous les moyens sont bons. De l'injure à l'humiliation, Hartman se déchaîne. Il choisit une victime idéale, le soldat Pyle, un brin empoté, qu'il surnomme Baleine et qu'il accable tout particulièrement.
– Je suis le sergent d'armement Hartman et votre chef instructeur. À partir d'aujourd'hui vous ne parlerez que quand on vous parlera, et les premiers et derniers mots qui sortiront de votre sale gueule seront Chef. Est-ce que c'est bien clair?
– Chef! Oui, Chef!
– Mon cul! Je n'entends rien. Montrez-moi que vous en avez une paire!
– Chef! Oui, Chef!
– Si vous ressortez de chez moi, les louloutes, si vous survivez à mon instruction, vous deviendrez une arme, vous deviendrez un prêtre de la mort implorant la guerre. Mais en attendant ce moment-là, vous n'êtes que du vomi, le niveau zéro de la vie sur terre. Vous n'êtes même pas humain, bande d'enfoirés! Vous n'êtes que du branlomane végétatif, des paquets de merde d'amphibiens, de la chiasse! Parce que je suis une peau de vache, vous me haïrez. Et plus vous me haïrez et plus vous apprendrez. Je suis vache mais je suis réglo. Aucun sectarisme racial, ici. Je n'ai rien contre les négros, youpins ou métèques. Ici vous n'êtes tous que des connards et j'ai pour consigne de balancer toutes les couilles de loup qui n'ont pas la pointure pour servir ma chère unité. Tas de punaises, est-ce que c'est clair?
– Chef! Oui, Chef!
– Mon cul, je n'entends rien!
– Chef! Oui, Chef!
– Comment tu t'appelles, sac à foutre?
– Chef! Je m'appelle Brown, Chef!
– Mon cul. À partir de maintenant, tu t'appelles Blanche-Neige, est-ce que ça te plaît ce nom-là?
– Chef! Oui, Chef!
– Ben y a quand même un truc que tu vas pas aimer, Blanche-Neige. On te servira pas ton poulet-frites et tes pastèques quand tu viendras bouffer à la cantine!
– Chef! Oui, Chef!
– Est-ce que c'est toi John Wayne ou est-ce que c'est moi ?
– Qui a dit ça? Qui est l'enfoiré qui a dit ça? Qui est l'infect petite folle perdue, l'espèce d'enculé de communiste qui vient de signer son arrêt de mort? C'est personne, hein? C'est votre marraine de mes couilles? Ah, foutral de foutre! Vous me ferez du parcours à en crever la gueule ouverte! Vous me ferez du parcours à en téter du p'tit lait par le fion! Alors ça vient de toi, charogne de p'tit salopard?
– Chef! Non, Chef!
– Espèce de paquet de merde, t'as une chiée gueule de vermine. Bien sûr que c'est toi!
– Chef! Non, Chef!
– Chef! C'est moi, Chef!
– Putain, putain de nom de Dieu! Qui c'est ce zigoto, un ptit comique? L'engagé guignol, j'admire ton honnêteté, tu sais que je t'aime bien, tu viens chez moi quand tu veux, tu baises ma frangine. Espèce de sac à foutre, j'ai noté ton nom! Tu vas roter du sang! Défense de rire et défense de pleurer! Je vais te mettre au pas, je vais te dresser. Allez, debout, sors de ta connerie, sacré nom de Dieu! Sinon je te dévisse la tête et je te chie dans le cou!
– Chef! Oui, Chef!
– Engagé Guignol, pourquoi tu es dans ma chère unité?
– Chef! Pour tuer, Chef!
– Donc tu es un tueur?
– Chef! Oui, Chef!
– Fais-moi voir ta gueule de guerrier!
– Chef!...
– T'as une gueule de guerrier? AAAAAHHHH… ça c'est une gueule de guerrier! Fais-moi voir ta gueule de guerrier!
– Aaaaahhhhh!
– Mon cul, autant dire que tu m'as pas convaincu, montre-moi ta vraie gueule de guerrier!
– AAAAAAHHHHHAAHHHHH!
– Tu me fais pas peur, travaille-moi ça.
– Chef! Oui, Chef!
– Et toi, t'as quelle excuse?
– Chef! Excuse pour quoi, Chef?
– C'est moi qui les pose, les questions! Est-ce que tu peux comprendre ça?
– Chef! Oui, Chef!
– Et bien merci, merci beaucoup. Je peux peut-être donner des ordres maintenant?
– Chef! Oui, chef!
– Est-ce que t'es tout perturbé, t'es tout nerveux?
– Chef! Nerveux, chef!
– Et c'est moi qui te rends nerveux?
– Chef!...
– Chef quoi? Mais dis donc, est-ce que t'allais pas me traiter de sale con?
– Chef! Non, Chef!
– Combien tu mesures, deuxième pompe?
– Chef! 1 m 75, Chef!
– 1 m 75! Jamais vu un tas de merde aussi haut que ça! Tu m'entuberais pas de 2 cm quelque part?
– Chef! Non, Chef!
– Mon cul! Je sais bien que ce que tu avais de mieux a coulé de la fente de ta maman chérie en flaque marron sur son matelas pourri! T'es une vraie chiure, toi! Tu viens de quel bled pourri, deuxième pompe?
– Chef! Du Texas, Chef!
– Ah, Texas! Y a que des taureaux et des pédés au Texas! Vu que t'as pas l'air très taureau sur les bords, tu serais donc de l'autre bord? Tu suces des nœuds?
– Chef! Non, Chef!
– Tu serais pas pompeur de phare? J'parierais que t'es le genre à enfiler un mec jusqu'au trognon sans avoir l'élémentaire politesse de lui manipuler gentiment le petit frère! Je t'ai à l'œil! Et toi, tes parents ont eu des enfants viables?
– Chef! Oui, Chef!
– Ils doivent s'en mordre les doigts, les pauvres! T'es si tocard que tu pourrais passer pour un chef d'œuvre de l'art moderne. C'est quoi ton nom, mon gros poussin?
– Chef! Leonard Lawrence, Chef!
– Lawrence quoi, Lawrence d'Arabie?
– Chef! Non, Chef!
– Tu serais pas un peu de sang royal? Tu suces des nœuds?
– Chef! Non, Chef!
– Mon cul! J'parie que t'es capable de pomper une balle de golf à travers un tuyau d'arrosage!
– Chef! Non, Chef!
– J'ai horreur qu'on s'appelle Lawrence. Y a que les pédés et les marins qui s'appellent Lawrence! À partir de maintenant, tu t'appelles Grosse Baleine.
– Chef! Oui…
– Tu trouves que je suis mignon, mon p'tit Baleine, tu trouves que j'suis marrant?
– Chef! Non…
– Alors tu vas m'effacer ce sourire débecquetant que t'as sur la figure... Mais surtout tu prends ton temps, mon p'tit Baleine.
– Chef! Je m'applique, Chef!
– Engagé Baleine, je te file trois secondes... Exactement 3 secondes pour m'effacer ce sourire, ou je te fais gicler les yeux des orbites et je t'empaffe le crâne! 1... 2... 3 !
– Grosse Baleine, t'as intérêt à te tenir à carreaux et à me chier des perles tous les matins sinon ça va barder pour ton matricule!
…
– Ce soir, tas de vomis, vous coucherez avec votre flingue. Vous baptiserez votre flingue d'un nom de fille. Parce que c'est le seul petit minou que vous pourrez vous cogner! Le temps de la main au panier avec la Marie-Jeanne qu'a la chatte pourrie à travers son p'tit slip rose de pucelle, c'est terminé! C'est avec ça que vous tirerez votre coup, avec cette arme d'acier et de bois. Et en plus, faudra lui être fidèle. Bonne nuit, mesdemoiselles!
moi j'ai ce discours en MP3 si ça t'interesse... Ce film est vraiment captivant. Toute la premiere partie dans le camp de formation et la partie a la guerre... un chef d'oeuvre du film de guerre.
Rédigé par : geneo | 11.01.2005 à 19:09
je recherche le monologue du sergent hartman en français avez vous dans la mesure du possible celui ci en mp3
merci d avance loll
Rédigé par : jojo | 07.05.2006 à 11:35