Comment expliquer la tendance actuelle à dresser une liste tatillonne de ce qu'un père ou une mère devrait donner à sa progéniture? Est-ce que j'ai passé assez de temps avec eux? Est-ce que je leur ai fait commencer le piano assez tôt? Est-ce que j'aurais dû être à la maison chaque après-midi quand ils rentraient de l'école, au lieu d'avoir un métier?... Pourquoi les enfants d'aujourd'hui sont-ils tellement enclins à reprocher à leurs parents des détails somme toute sans importance («Ma mère ne me laissait pas jouer tant que je n'avais pas fait mes devoirs, mon père ne venait jamais à mes matchs, ou aux représentations théâtrales à l'école.») au lieu de reconnaître qu'en général ces derniers avaient fait de leur mieux pour combiner vies familiale et professionnelle? Ou bien est-ce un état d'esprit qui se développe quand on devient à son tour parent, quand on commence à répéter les mêmes erreurs, quand on en vient à découvrir à quel point il est difficile de réagir pertinemment aux attentes de ses enfants? Si la relation parent-enfant est aussi chargée d'ambivalence, c'est parce qu'elle constitue sans doute le lien le plus intense qui soit, le plus fusionnel, un lien sur lequel dépendance, responsabilité, culpabilité, incertitude exercent une pression constante. Malgré les déceptions des deux côtés, pourtant, elle demeure une planche de salut dans un monde hostile [...].
Douglas Kennedy, Les charmes discrets de la vie conjugale, 2005, Belfond, 2005
mon seul problème concernant mon fils c´est vite dit :
que je ne suis pas un automat pratique, qui vomit de l´argent, des chausettes, des T-shirts, des jeans (lavés repassés...) à l´infini...
rien de plus ! Tout ce que je suis d´autre ou plus est désespérément superflu (comme cette réponse aussi) Bonne Nuit
Rédigé par : Shüenn | 13.01.2006 à 21:49