c'est-à-dire [c'est à dire]

Une banane comme cobaye

20 minutes, 28 avril 2006

Comment extraire l'ADN d'une banane

Marche à suivre:
Écrasée et mélangée à une cuillère à café de sel, elle est prête à accueillir une cuillère à soupe de liquide vaisselle qui va permettre de casser les membranes de la cellule. Ajouter cinq fois cette dose d'eau et mélanger. Passer le tout dans un filtre à café pour obtenir 20 ml de liquide qu'il faut verser dans une éprouvette. Rajouter un volume d'alcool à brûler égal à la moitié du volume de liquide contenu dans l'éprouvette. Un anneau blanchâtre se forme. ■

Salon de l'étudiant et de la formation, Palexpo, Genève

Qu'en pensez-vous?

Il existe sûrement, quant aux aptitudes intellectuelles, une disparité originelle des individus humains. Mais, si l'on tient compte des leçons de la psychanalyse, qui fait voir comment l'expression de ces aptitudes peut être gênée par un trouble de l'affectivité, on en vient à penser que les conditions du milieu familial sont bien souvent responsables des inégalités qu'on attribuerait, de prime abord, à une disparité des acides nucléiques.
[...]

Jean Rostand, Inquiétudes d'un biologiste, Stock, 1967

La distance de communication

Femina, 28 août 2005

Pour communiquer, il est utile de se situer à juste distance de son interlocuteur.

LA DISTANCE PUBLIQUE: 8 mètres et davantage

C'est la sphère des discours, expressément utilisée par les politiciens et les gens du spectacle. À cette distance, votre auditoire ne sera plus composé exclusivement d'amis. Par conséquent, chacune de vos envolées tombera dans le domaine public. Toute imprécision, même minime, risque de vous être reprochée. Hors conférence et auditoire, cette distance est un réel écueil. Elle équivaut à la largeur d'une route à deux voies au moins. D'un trottoir à l'autre, à moins d'aimer étaler sa vie privée en public, mieux vaut laisser tomber toute discussion personnelle. Au pire, si vous êtes dans l'impossibilité de vous rapprocher, gesticulez pour signifier à votre interlocuteur que vous allez le rappeler.

LA DISTANCE SOCIALE: entre 2 et 8 mètres
Propre aux activités professionnelles, ce type d'espacement permet, grâce à une proximité convenable, d'envisager un dialogue sans avoir à brailler pour se faire entendre. Parmi les avantages d'un tel intervalle: les odeurs personnelles (abus de parfum le matin ou de pistou à midi) y perdent de leur intensité.

LA DISTANCE PERSONNELLE: entre 50 centimètres et 2 mètres
On la retrouve à la pause-café, lors de soirées entre amis ou de moments privilégiés entre proches. Dans un tel périmètre, chuchotements, mimiques et grimaces ponctuent les conversations, les discussions formelles s'effacent au profit des confidences et des potins. C'est la distance idéale du charme, celle qui permet de déployer tous les atouts, pour autant qu'on soit capable d'assumer les regards insistants, mais aussi les éternuements mal maîtrisés.

LA DISTANCE INTIME: moins de 50 centimètres jusqu'au contact physique
C'est l'aire du baiser, de la gifle, des embrassades, celle propice au langage du corps. Les mots y deviennent rares. Il convient donc de peser chacune de ses paroles, puisqu'elles sont alors empreintes d'une charge hautement affective, voire d'un caractère ambigu. À cette distance, l'émotionnel prend le pas sur le reste, les gestes obéissent presque exclusivement à l'instinct. Vous pourrez même savoir si «arrête» signifie «continue» ou «stop» au seul timbre de la voix.

■ Elisabeth Alli

D'accord? Pas d'accord?

Pour la plupart des hommes, oublier ce qui les dérange, peut leur faire honte ou tort leur est une seconde nature.

D'après Michel Grisolia, Beaulieu, un soir de pluie, Albin Michel, 2005

Qu'en pensez-vous?

Le fait est que comprendre les autres n'est pas la règle, dans la vie. L'histoire de la vie, c'est de se tromper sur leur compte, encore et encore, encore et toujours, avec acharnement et, après y avoir bien réfléchi, se tromper à nouveau. C'est même comme ça qu'on sait qu'on est vivant: on se trompe. Peut-être que le mieux serait de renoncer à avoir tort ou raison sur autrui, et continuer rien que pour la balade. Mais si vous y arrivez, vous... alors vous avez de la chance.
(Skip Zuckerman dixit)

Philip Roth, Pastorale américaine, 1997, Gallimard, 1999

Qu'en pensez-vous?

On ne traverse pas la vie sans être marqué par la mélancolie, la douleur, le désarroi, le deuil.
(Skip Zuckerman dixit)

Philip Roth, Pastorale américaine, 1997, Gallimard, 1999

Art et politique

La fonction publique, mai 2005

Les relations entre l'homme politique et le créateur sont - pourquoi ne pas le dire? - changeantes, délicates, houleuses ou affectueuses, parfois serviles. Plus étroite qu'on ne le pense est la parenté profonde entre l'homme politique et l'homme de culture. Il n'y a pas d'un côté l'homme politique aux mains sales et de l'autre l'homme de création aux mains pures. Le sens poétique (en tout cas visionnaire) est à l'œuvre chez le grand responsable politique lorsqu'il parvient à faire basculer l'histoire et à réécrire le monde. À l'inverse, un homme politique sommeille sous le masque de l'homme de création: quel plus puissant pouvoir que le pouvoir de l'architecte recomposant l'espace, le pouvoir de l'écrivain subjuguant son lecteur, le pouvoir des hommes des médias envoûtant leurs contemplateurs passifs? ■ François Mitterand,dans une allocution prononcée le 19 mars 1981à Mexico, lors du colloque de l'Unesco consacré au thème «Changement social et création»

Qu'en pensez-vous?

Désirs conflictuels et contradiction juifs

[...] les Juifs souhaitent s'intégrer, tout en restant à part, et revendiquent leur différence comme leur absence de différence [...].
(Skip Zuckerman dixit)

Philip Roth, Pastorale américaine, 1997, Gallimard, 1999

Bouddha

TV8, 23 décembre 2003

Siddharta, fils du roi Suddhodan, est né entre 566 et 430 av. J.-C. au pied des contreforts de l'Himalaya. Il vécut longtemps dans un cocon ultraprotégé, un devin ayant prédit qu'il deviendrait le meilleur des souverains à condition qu'il ne sorte jamais du palais royal. À 29 ans pourtant, le prince émit le désir, étonnamment exaucé, de voir le monde extérieur. Cette initiative allait bouleverser sa vie. Après avoir croisé un malade, un vieillard, un cadavre et un noble ermite, il prit conscience de l'immensité de la souffrance humaine. Le prince s'enfuit du palais, abandonnant son épouse et leur bébé pour entamer une longue quête spirituelle.
Six ans plus tard, Siddharta connut l'illumination au terme de quarante-neuf jours de méditation. Après avoir quitté son corps, compris le cycle de l'existence et détruit en lui les quatre poisons de l'esprit - désir sensuel, attachement matériel, faux concepts, ignorance -, son esprit atteignit le nirvana (extinction du désir). Il fut alors libéré de toute peur, ce qui est la base du bonheur. Bouddha (celui qui a la connaissance) énonça alors quatre vérités constituant la base du bouddhisme. On pourrait les résumer ainsi: pour guérir de sa souffrance, il faut d'abord reconnaître son existence; il faut ensuite en chercher l'origine; puis comprendre qu'il est possible d'y remédier; si l'on a identifié les racines de sa souffrance, on verra alors quel chemin il convient d'emprunter pour y mettre fin. Avec une pratique juste, chaque humain peut atteindre le nirvana. Ce message, qui dit que tous les hommes sont égaux, fait de Bouddha le premier et le plus grand des révolutionnaires. ■ Sébastien Sautebin

Le juste milieu

Après avoir frôlé la mort après un long jeûne, Siddharta opta pour la «voie du juste milieu». Refuser les extrêmes, à la manière d'une corde d'un instrument qui ne doit être ni trop tendue ni trop détendue pour sonner juste, est un des fondements du bouddhisme.

D'accord? Pas d'accord?

Dépenser, c'est dé-penser.

Yvan Gradis, fondateur du «Publiphobe» puis de l'association antipub Résistance à l'Agression publicitaire (RAP)