L'Hebdo, 15 septembre 2005[...] nous faisons mine d'être heureux de vivre dans un monde où nous pouvons choisir nous-mêmes nos croyances. Mais, au fond, nous savons bien que c'est faux. Les individus de la modernité affichent leur indépendance, tout en cherchant désespérément un groupe ou une croyance collective auxquels s'identifier. En réalité, nous éprouvons un besoin furieux de croyances partagées. Car on voit ce qui triomphe quand on prétend s'en passer: la loi du marché et le code pénal pour mettre un peu d'ordre. Au fond de nous-mêmes, nous sommes effrayés par l'état d'atomisation de nos sociétés et nous vivons une quête anxieuse de nouvelles solidarités collectives. ■ Propos de Jean-Claude Guillebaud, recueillis par Michel Audétat
Note: Jean-Claude Guillebaud, La Force de Conviction, Seuil, 2005
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