Bulletin du Credit Suisse, septembre 2005
L'anthropologue Claude Lévi-Strauss [L'Agora ׀ Mémo] constatait que dans la plupart des mythes anciens, seule la maîtrise du feu rendait l'homme véritablement «humain». Il n'est donc pas surprenant que le que le feu joue un si grand rôle dans tant de religions.
L'enseignement des adeptes de Zarathoustra est tout à fait remarquable à cet égard. Non seulement il s'agit de la plus ancienne religion monothéiste du monde, mais elle accorde en outre une place particulière au feu.
Zarathoustra (ou Zoroastre) était un prêtre et un prophète de Perse, l'actuel Iran. Selon le point de vue adopté (idéologique ou historique), il aurait vécu entre 1800 et 600 avant Jésus-Christ. Sa doctrine, fondée sur l'antagonisme entre le Bien et le Mal, accorde une grande importance à la responsabilité personnelle des croyants. Ses trois commandements sont la «bonne pensée», la «bonne parole» et la «bonne action». De nombreux chercheurs estiment que cette doctrine a largement influencé le développement des religions judaïque et chrétienne. Elle a en tout cas inspiré à Friedrich Nietzsche [Wikisource] [Cosmovisions ׀ L'Agora] son célèbre ouvrage «Ainsi parlait Zarathoustra» [Gutenberg ׀ Wikisource] [Cosmovisions ׀ Wikipédia], qui a lui-même incité Richard Strauss [Wikipédia] à composer une symphonie du même nom.
Si le feu tient une place particulière dans l'enseignement de Zarathoustra, c'est qu'il n'est pas la représentation mais le symbole de Dieu. Pour cela, les Zoroastriens ont souvent été considérés à tort comme des adorateurs du feu.
On dénombre aujourd'hui encore près de 200 000 adeptes de Zarathoustra. La plupart descendent des Perses zoroastriens (nommés «parses» ou «parsis»). Les communautés les plus importantes vivent en Inde (Bombay principalement), en Grande-Bretagne (Londres) et en Amérique du Nord, où elles acquièrent même de nouveaux fidèles. Freddie Mercury, le chanteur du groupe de rock Queen décédé en 1991, et le célèbre chef d'orchestre Zubin Mehta auraient adhéré au zoroastrisme. ■ bis
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