Bulletin du Credit Suisse, août 2005
Aborder le combat par le jeu est un phénomène naturel qu'on retrouve dans toutes les cultures, chez les Yanomami, tribu indienne isolée vivant dans la jungle brésilienne, comme chez les Eipo de Nouvelle-Guinée. Cela dit, les garçons imitent bien sûr les adultes mâles. Il convient toutefois de faire la différence, chez les enfants, entre affrontements virtuels «par jeu» et affrontements véritables. Les jeunes animaux aussi jouent à la lutte pour mesurer leurs forces tout en évitant de se faire mal. Les mimiques et les gestes indiquent s'il s'agit ou non d'un jeu. Beaucoup d'adultes ne parviennent pas à faire la différence et s'interposent à mauvais escient. Mais on trouve également des enfants qui ne sont plus capables de faire cette différence et qui transforment une bagarre «pour rire» en bagarre réelle. Reste que la violence est déjà omniprésente dans notre vie quotidienne, notamment à la télévision, et il est prouvé que c'est mauvais pour tout le monde. Un seul remède existe en la matière: contrôler et réduire la consommation médiatique des enfants. ■ Rolf Oerter, ancien professeur de psychologie aux Universités d'Augsbourg et de Munich (Ludwig-Maximilian)
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