c'est-à-dire [c'est à dire]

Le rêve

Le Nouvel Observateur, 2 avril 1998

Comment sait-on qu'une personne rêve?
À trois signes: mouvements oculaires rapides, paralysie motrice, érection (ou excitation chez les femmes).

Le rêve commence-t-il avant la naissance?
On observe chez le fœtus et chez certains prématurés un type de sommeil particulier, dit sommeil sismique, qui ressemble au sommeil paradoxal. S'accompagne-t-il de sensations oniriques comparables au rêve? Les spécialistes sont réservés.

Quand se produisent les rêves?
Chez l'homme, les phases de sommeil paradoxal (ainsi nommé à cause du contraste entre l'excitation du cerveau et l'atonie musculaire) surviennent pendant le sommeil profond toutes les 90 minutes et durent environ 20 minutes. Total: 100 minutes de rêve par nuit. Le nombre de cycles est variable. Les jeunes ont quatre à cinq cycles par nuit; ce nombre diminue avec l'âge.

Quel est le rythme de sommeil d'un adulte?
20 à 25% de somneil paradoxal, 20 à 25% de sommeil profond, le reste en sommeil superficiel. La source du rythme veille-sommeil est le système nerveux: ce trytheme n'est pas affecté par l'environnement.

Les rêves évoluent-ils au cours de la nuit?
Les rêves des premières heures de la nuit concernent souvent le passé récent. Les rêves du petit matin, ceux dont on se souvient spontanément, sont liés au passé éloigné, voire à l'enfance. En avançant dans la nuit, le dormeur recule dans le temps.

Le rêve est-il une porte dans le sommeil, donnant sur l'éveil?
C'est une hypothèse plausible. Nous sommes capables, avec un peu d'entraînement, de nous réveiller à une heure fixée d'avance. Mais ce réveil ne se produitt que pendant le sommeil paradoxal le plus proche. Si vous décidez de vous réveiller à 3 heures, vous y arriverez pendant le SP précédent ou suivant l'heure fixée.

Le rêve est-il plus proche de l'état de veille que du sommeil?
Il est aussi différent du sommeil que de l'éveil. La conscience onirique dépense une énorme quantité d'énergie, plus que la conscience éveillée. Le sommeil profond sert peut-être à «faire le plein» pour nourrir le prochain rêve en ressources énergiques.

Est-il vrai qu'un homme privé de rêves devient fou?
Un sujet privé de sommeil paradoxal augmente la durée de ses phases oniriques dès qu'il se rendort, comme s'il cherchait à rattraper le temps perdu. Cependant, on n'a décelé aucun trouble de la mémoire ni aucun trouble psychique dus à la privation de rêves. Plusieurs personnes ont pu mener une vie normale pendant des mois malgré la suppression totale de leur sommeil paradoxal.

Pourquoi certaines personnes se souviennent-elles de leurs rêves, et d'autres pas?
Il y a 80% de chances qu'un sujet se souvienne d'un rêve quand on l'éveille du sommeil paradoxal. Les gens qui ont l'habitude de se réveiller pendant qu'ils rêvent sont plus enclins à se souvenir de leurs rêves.

Existe-t-il un centre du rêve dans le cerveau?
Le magasin des rêves ne se situe pas au niveau du cortex cérébral mais dans ce qu'on appelle l'hippocampe, une région qui sert à la mémoire au cours de l'éveil, ce qui ne signifie pas que la fonction onirique soit liée à la mémpoire.

■ Catherine David

D'accord? Pas d'accord?

Télécharger, c'est tuer l'industrie de la musique, pas la musique. Tuez-les tous.

Thurston Moore, chanteur de Sonic Youth, in: Libération

Le cerveau, la mémoire et les émotions

Polyrama, juin 2005

Le cerveau n’est-il qu’une machine à traiter de l’information ou bien également autre chose? La réponse à cette question oriente toute la recherche sur le cerveau humain. Durant longtemps, l’ordinateur a été le seul modèle d’explication de l’entendement humain, même s’il ne permettait pas de décrire correctement son fonctionnement. Ce n’est qu’au cours des deux dernières décennies que les chercheurs ont pris en compte l’importance des émotions et de leur influence sur le fonctionnement du cerveau. Les émotions ont été le parent pauvre de la recherche sur le cerveau au XXe siècle. En fait, comme on le découvre de plus en plus, elles peuvent aussi être un moteur très puissant de la cognition et mobiliser les fonctions du cerveau. Les étudier permet donc de mieux comprendre le fonctionnement de cet organe.
L’émotion peut perturber la mémoire. Elle peut par exemple rendre extrêmement vivace un souvenir anodin. Où étiez-vous lorsque Kennedy a été assassiné? La plupart des individus interrogés à ce sujet par les chercheurs américains se souvenaient de nombreux détails sur ce qu’ils faisaient au moment où ils ont appris la mort du président des États-Unis: avec qui ils parlaient, dans quelle pièce ils se trouvaient. Tout se passe comme si une intense émotion pouvait éclairer les événements et fixer le souvenir de manière plus forte dans la mémoire. Ce même processus s’est répété par exemple lors du 11 septembre ou lors de l’arrivée du premier homme sur la Lune, qui ont provoqué des émotions très fortes, car l’état émotionnel d’un individu peut influencer sa manière de mémoriser un événement. Les preuves expérimentales montrent qu’une émotion forte permet de ranger un souvenir dans une mémoire à long terme. À l’inverse, une très forte charge émotionnelle peut escamoter certains souvenirs. Au lieu de faciliter la mémorisation, l’émotion peut produire l’effet inverse surtout si l’individu traverse une situation traumatique. Parmi les New-yorkais qui ont vécu le 11 septembre, beaucoup ont paniqué et ont subi un traumatisme et ils sont nombreux à ne pas pouvoir dire ce qu’ils étaient en train de faire lorsque les avions ont percuté les Twins Towers. Ils ont souffert d’un stress post-traumatique, un désordre émotionnel qui peut conduire entre autres à la dépression et à l’anxiété.
Pour étudier les distorsions de la mémoire engendrées par des émotions, on examine par exemple l’effet du stress sur la mémoire des rats et des souris. L’animal apprend à mémoriser l’emplacement d’une plate-forme cachée dans un plan d’eau. Puis, les chercheurs introduisent dans l’environnement un facteur de stress et observent le comportement du cobaye. Si la température est 19 degrés au lieu de 25, par exemple, le rat augmente sa capacité d’apprentissage, tout se passe comme si un peu de stress améliorait sa mémoire. En revanche, le rat perd ses moyens et commet de nombreuses erreurs, s’il sent l’odeur d’un prédateur comme le renard parce que sa vie est en danger. Il y aurait donc un bon et un mauvais stress. Le bon stress menace seulement le confort de l’animal, ce qui permet d’augmenter sa motivation. Le mauvais stress entre en compétition avec la tâche d’apprentissage. La priorité pour le rat, c’est de rester en vie.
Les situations de stress chronique peuvent produire le même effet chez les hommes qui, sous l’effet d’une forte pression, perdent leur pouvoir de concentration et cela peut les conduire à la dépression. Le mauvais stress peut produire aussi un fort sentiment de panique et effacer un moment important de la vie d’un individu. L’amnésie peut provenir d’une charge émotionnelle trop forte qui semble mettre en compétition plusieurs manières de traiter l’information et provoquer également un conditionnement de peur. Cette mémoire refoulée permet peut-être aux victimes de surmonter le choc temporairement et continuer à vivre, mais elle les influence inconsciemment et les affecte psychologiquement. C’est pourquoi certaines victimes d’abus sexuels ont besoin de l’aide d’un thérapeute pour se rappeler et affronter cette mémoire cachée.
Il existe un troisième type de stress, qui n’a pas une origine externe, mais est produit par le sujet lui-même. En effet, tous les rats ne réagissent pas de la même manière au stress. Le comportement de la mère avec ses petits est critique pour déterminer la réponse au stress d’un individu adulte. Il y a de bonnes et de mauvaises mères. Les premières s’occupent activement de leurs petits, ce qui a un impact très fort sur leur résistance au stress. Les secondes ne font preuve d’aucun attachement et sont passives. Les différences significatives apparaîtront à l’âge adulte. Les rats qui ont eu une bonne mère présenteront des performances cognitives supérieures et des réactions au stress moins fortes jusque pendant leur vieillesse. Ce qui tend à prouver que la réaction au stress dépend entre autres du comportement de la mère. Une mère adoptive qui prend soin de ses petits peut corriger le tir. Placer les jeunes rats dans un environnement riche et stimulant, avec de nombreux jouets, permet également de surmonter le handicap d’une mère inadéquate.
La recherche explore également la voie chimique et espère découvrir de nouveaux médicaments qui permettent le fonctionnement optimal des circuits du cerveau, l’amélioration des capacités d’apprentissage ou le traitement du «post-traumatic stress disorder» dont souffrent très souvent les soldats, par exemple. Les expériences actuelles combinent travail sur la mémoire et recours aux médicaments (beta-bloqueurs). Pendant cette thérapie, le vétéran revit ses émotions de combat et les médicaments l’apaisent et lui permettent de reconfigurer le lien émotionnel avec ses mauvais souvenirs et de s’en libérer. C’est un traitement court, environ six semaines, qui a lieu rapidement après les événements. Cette piste soulève cependant des questions éthiques évidentes. En effet, si une pilule permet de se protéger contre le stress de la guerre comme une sorte de bouclier émotionnel, quelle armée résistera à la tentation de l’administrer à ses troupes avant les combats et non après? Ou pire: ne peut-on pas imaginer des soldats qui torturent les prisonniers sans éprouver le moindre remords?
En fait, il existe aussi des altérations du cerveau qui provoquent une réaction paradoxale comme l’absence de réaction au stress. Un psychopathe, par exemple, peut se montrer cruel sans éprouver de sentiments négatifs ni en être affecté. Il n’a pas le sens des conséquences de ses actes parce qu’il ne comprend pas la réponse émotionnelle de ce qu’il fait. Pour d’autres individus au contraire, le stress bloque les fonctions d’interaction et cela provoque une grande timidité. La pilule anti-stress pourrait donc rendre service aux grands timides et aux adolescents. Le comportement peut reposer sur des bases biologiques. On peut se demander par exemple si le système d’apprentissage d’un individu doté d’un faible niveau hormonal ne fonctionne pas différemment. Ce type d’analyse pourrait permettre d’aider les enfants hyperactifs qui éprouvent peut-être le besoin de bouger continuellement en raison d’un dysfonctionnement de leur système de réponse au stress. On tente de moduler ces différents éléments pour modéliser la manière dont le stress influence la cognition et cela permettra peut-être de comprendre les motivations secrètes de notre comportement. ■ D'après Giuseppe Melillo & Carmen Sandi

Les mafias tirent profit de la mondialisation

Le Nouvel Observateur, 15 septembre 2005

Les vraies mafias incarnent une forme de stade suprême du crime organisé, correspondant à des critères d'identification très précis. Toutes les organisations criminelles - gang, grand banditisme... - n'ont pas donné automatiquement naissance à une société mafieuse. La mafia est une sorte d'élite criminelle, de première division du crime. Une mafia est une société secrète et fraternelle à caractère criminel, permanente et hiérarchisée, fondée sur l'obéissance, à recrutement ethnique, contrôlant un territoire et s'adossant à une mythologie. Les cartels colombiens et mexicains ou le crime organisé russe ne remplissent pas encore tous ces critères. Dans le monde, neuf entités mafieuses correspondent à cette définition: [ce sont en Italie la Cosa Nostra (Sicile), la 'Ndrangheta (Calabre), la Camorra (Campanie), la Sacra Corona Unita (Pouilles); la mafia albanaise, la Maffya turque; en Asie, les triades chinoises et au Japon les yakuzas; et enfin la Cosa Nostra américaine].
Une mafia se reconnaît à sa pérennité et à cette capacité unique de survie. Certaines, comme la Camorra et les triades, sont apparues il y a près de deux siècles. Tout ordre mafieux s'inscrit d'abord dans un territoire. Un membre de la mafia est l'homme d'un espace géographique, d'un quartier, d'une ville ou d'une province. Il peut toutefois exister un nomadisme mafieux. Ainsi, quand dès 1925 les chefs mafieux ont dû quitter l'Italie fasciste à la suite de la répression acharnée de Cesare Mori, le «préfet de fer», ils ont très vite reconstitué à New York leur biotope criminel et leur territoire.
La fonction sociale d'une mafia est une fonction d'ordre. C'est un atout qu'elle «vend» aux élites légales ou politiques. Ainsi, les yakuzas japonais se sont historiquement attribué le rôle d'une sorte de police parallèle, d'une force de régulation de la violence. On reconnaît une mafia à sa capacité à gérer sa propre violence. Cette régulation lui permet de s'intégrer discrètement dans la société et de se rendre invisible. Quand dans les années 1930 Charles «Lucky» Luciano prend le contrôle aux États-Unis de Cosa Nostra, il fixe les règles: pas d'assassinats de juges, policiers ou d'hommes politiques. Car cela attire l'attention et les ennuis. On ne tue que sur ordre.
Ce sont des sociétés féodales et militaires dans lesquelles le respect de la hiérarchie et du chef est central. Ce sont aussi des sociétés fraternelles. On doit, pour y entrer, appartenir au même monde et partager la même identité historique et culturelle. En ce sens, on reste dans l'univers clanique traditionnel dans lequel les liens du sang et du groupe priment sur toute autre considération. Toute mafia produit également sa propre mythologie autovalorisante et légitimante. Elle stimule le sentiment de fierté d'appartenir à cette aristocratie et de partager son code d'honneur. [...]
Pendant longtemps, on a cru que ces sociétés cruelles et archaïques seraient balayées, englouties par la modernisation politique, économique et sociale. C'est tout le contraire qui s'est produit. Les mafias ont su s'adapter plus vite que le reste de la société à la modernité, car elles sont mobiles et mutantes. Elles sont d'une intelligence exceptionnelle pour réagir aux événements, mieux, à les anticiper. Les mafias représentent la face noire de la mondialisation. Aucune des neuf mafias n'est en retard dans la course à la globalisation. L'effet d'ouverture du monde est pour eux une aubaine et engendre un puissant appel d'air criminel.
Le mafieux est un animal économique, sans aucune préférence idéologique, qui a trouvé dans les sociétés de marché l'espace idéal pour ses appétits prédateurs. Toutefois, l'enracinement d'une mafia passe automatiquement par une certaine bienveillance politique, donc par des pratiques de corruption. [...]
Il y a aujourd'hui une sorte de cécité volontaire pour minimiser l'importance du danger mafieux. Grâce à une double invisibilité, l'une tenant à sa nature profonde et l'autre à notre aveuglement, la mafia échappe à nos radars, radars que nous dirigeons vers les groupes terroristes, au grand soulagement du crime organisé. Comment ne pas s'inquiéter par exemple que 50% du PIB de l'Albanie, du Kosovo ou du Monténégro, candidats à l'Europe, proviennent de l'économie criminelle? [...]
En dehors de leurs activités traditionnelles, - racket, prostitution, jeu, trafic de drogues... - les mafias font preuve d'une ingéniosité extraordinaire pour ponctionner et truquer à leur avantage les marchés publics. Et n'épargnent pas les grands chantiers européens sur lesquels elles parviennent à prélever leur dîme. L'exemple italien est frappant. De plus, par leurs activités économiques légales et les entreprises qu'elles possèdent et contrôlent, les mafias ont su importer en leur sein la rationalité entrepreneuriale capitaliste. À Naples et dans sa région, la Camora dirige des dizaines de milliers d'obligés ou d'employés. Il en est de même en Turquie et au Japon.
Jusqu'à présent, le fait mafieux, par son degré d'intensité et d'invisibilité, paraît indestructible, comme imperméable à la répression. En effet, depuis qu'elles existent, aucune des neuf mafias n'a été à ce jour éradiquée pour de bon: la criminalisation du monde va bon train. On compare souvent une mafia à une pieuvre. L'image du caméléon est plus juste. D'abord par l'homochromie du caméléon, cette capacité de dissimulation face aux prédateurs. Ensuite, par la régénérescence ou aptitude à reconstituer un organe détruit ou supprimé. Toutes les familles mafieuses prétendument décapitées par la police se sont reconstituées dans un processus d'autogénération incroyable.
Il n'y a certes pas aujourd'hui une Internationale formelle des mafias. Mais il y a manifestement plus de coopération, d'échanges entre elles que de conflits. L'effet de diversion provoqué par la lutte généralisée antiterroriste est plus propice que jamais à leur déploiement mondialisé et à leur inventivité criminelle. Si nous n'y prenons garde, les mafias seront irrésistiblement à l'échelle de la planète «Notre Chose». Cosa Nostra. À l'âge idéologique dominé par des passions politiques et nationales, qui caractérisent depuis deux siècles notre monde, va-t-il se substituer un nouvel âge criminel transnational? Il existe une autre «main invisible» que celle d'Adam Smith. Il est urgent de l'amputer. ■ Jean-François Gayraud, commissaire divisionnaire de la Police nationale, spécialiste de géopolitique

Découvrir sa propre étrangeté

Le Nouvel Observateur, 30 juin 2005

[...] Au départ, nous croyons savoir qui nous sommes, ou plus exactement nous croyons savoir à quoi nous appartenons, là où nous sommes installés: à une classe, à une famille, à une nation, etc. L'étranger est un inconnu. Si on cherche dans un dictionnaire le mot «étranger», on trouve: celui qui n'est pas de chez nous, qui est d'une autre nation, qui est d'un autre pays; c'est donc une place vide. C'est pourquoi je crois qu'il faut commencer par découvrir notre propre étrangeté en nous «désinstallant», en quelque sorte. Et je pensais un peu à la proposition du Lévitique: «Vous avez été étrangers en Égypte...» Si nous n'avons pas été étrangers ailleurs, il faut découvrir notre Égypte. Notre «étrangeté» symbolique. Être étranger symboliquement. Et, là, [...] tout commence par la comparaison. C'est là où peut-être le passage par la curiosité - et donc par la déstabilisation, par la comparaison avec les autres - fait faire un itinéraire long sur soi-même (si je n'étais pas né ici, et si je, etc.), donc fantasmer sa propre identité au point qu'elle devienne inquiétante. Inquiétante étrangeté. Mais est-ce que l'on peut entièrement surmonter cette blessure de l'identité, dans un projet d'identité fusionnelle? Je serais très prudent. La pluralité humaine est un fait indépassable. Outre le fait de l'État-nation, il y a des langues, des cultures. ■ Propos de Paul Ricœur, recueillis par Jean Daniel

Le capitalisme

Le Nouvel Observateur, 4 novembre 2005

[...] le mot "capitalisme" est obsolète. Nous persistons à attribuer aux capitalistes à l'ancienne ce qui relève en fait des méthodes modernes de gestion des entreprises. Cette gestion englobe la production, la vente, la publicité et un emploi de masse, et coïncide avec un pouvoir économique et politique dont n'ont jamais joui un Morgan ou un Rockfeller. ■ Propos de John Kenneth Galbraith, recueillis par François Armanet

Psychanalyse

«Depuis dix ans j'aime la même femme, dit un patient à Freud. Elle a toujours refusé mes avances. Pour la première fois, elle a accepté... et je n'ai rien pu faire.» Et Freud de répondre: «Mon pauvre ami, votre queue est plus intelligente que vous.» ■ Propos cités par Guy de Rothschild, in: La Psychanalyse dans tous ses états, "La Règle du Jeu", n° 30

Qu'en pensez-vous?

Lorsque l'enfant paraît, je prends mon chapeau et je m'en vais.

Paul Léautaud, Journal littéraire, Mercure de France, 1986

Qu'en pensez-vous?

Quand on avance, on tient sa lanterne devant soi pour voir où on met les pieds. Mais parfois on doit aussi éclairer les côtés. Pour voir où on ne met pas les pieds.
(Giuseppe dixit)

Henning Mankell, Le Retour du professeur de danse, 2000, Seuil, 2006

La géopolitique du football

[...] le foot est aujourd'hui le sport le plus globalisé. On peut le considérer comme le stade suprême de la mondialisation. Le reflet géopolitique de cette réalité? La FIFA compte désormais plus de membres que l'ONU: 207 contre 191. ■ Propos de Pascal Boniface, directeur de l'Iris, l'institut des Relations internationales et stratégiques, in: "Politiquement foot", émission de radio, diffusée sur France Info