Le Temps, 29 novembre 2006
Quand le chanteur Elton John, dans une récente interview, reproche aux organisations religieuses de nourrir la discrimination et les préjugés envers les homosexuels, l'actualité semble lui donner raison. Le 29 novembre 2005, Benoît XVI approuvait une publication du Vatican demandant aux évêques du monde entier de ne plus ordonner de prêtres homosexuels ou soutenant «la culture gay» car «les homosexuels sont immatures, narcissiques, voire manipulateurs»; l' homosexualité apparaît «comme un inachèvement et une immaturité foncière de la nature humaine», ce qui est inadéquat «pour se marier, adopter des enfants et pour accéder au sacerdoce». En Israël, où l'homosexualité a été légalisée en 1988, les participants à la récente Gay Pride ont été parqués dans un stade de Tel-Aviv pour échapper à l'agressivité de juifs orthodoxes qui s'en sont pris physiquement aux participants et aux forces de l'ordre. Dans certains pays islamistes, les homosexuels sont tout simplement condamnés à mort. «Pour ma part, j'interdirais la religion complètement», dit Elton John. Je le rejoins complètement: si les organisations religieuses dominantes devient passer par le crible des Droits de l'Homme, elles n'y survivraient pas. Une religion digne de ce nom (du latin religare, relier) doit inconditionnellement respecter ces droits universels. ■ C.B., in: rubrique "Vous écrivez"
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