Télétop, 9 décembre 2006
Les Celtes avaient coutume d'associer un arbre à chaque mois lunaire. Considérant le 24 décembre comme le jour de la renaissance du soleil, ils lui dédiaient l'épicéa, arbre de l'enfantement. Plus tard, dans le même esprit, certaines de premières tribus germaniques célébraient le retour de la lumière durant le Yule (du 21 au 31 décembre), en sacrifiant des animaux qu'ils accrochaient aux branches des arbres. En Scandinavie, les plus pauvres y suspendaient des pommes, des pâtisseries et autres petites offrandes.
Omniprésent dans les coutumes païennes, le roi des forêts s'est peu à peu immiscé dans le monde chrétien. Notamment à travers les mystères joués sur les parvis des églises, où un sapin garni de pommes rouges symbolisait l'arbre du Paradis. Au XVe siècle, les fidèles commencèrent à l'introduire chez eux le 24 décembre, jour de la fête d'Adam et Ève. Mais les premières traces d'un sapin de Noël «moderne» remontent à 1521, à Sélestat, en Alsace. À l'époque, l'Église ne voyait pas cette pratique «païenne et franc-maçonne» d'un bon œil. Elle n'a cependant pas pu empêcher son expansion. Après les pays de l'Europe protestante, l'Allemagne et la Scandinavie, le sapin est entré à Versailles en 1738 grâce à Marie Leszcynska, l'épouse de Louis XV. En Angleterre, le prince Albert fit dresser le premier arbre de Noël au château de Windsor en 1841. La mode s'est rapidement répandue à la bourgeoisie puis au peuple. À la fin du XIXe siècle, toute l'Europe occidentale ainsi que les États-Unis - «contaminés» par les immigrés - avaient adopté la coutume du sapin de Noël. ■ Gaëlle Cajeux
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