Le Temps, 13 avril 2007
Les peuples ne lorgnent pas seulement vers la tentation nationaliste ou religieuse extrémiste, mais sont aussi à la recherche d'une identité culturelle qui passe également par la nourriture. Le rejet de la nourriture étrangère grandit.
Dans les cinq continents, paysans, pêcheurs traditionnels, travailleurs ruraux, peuples autochtones, éleveurs nomades, habitants des forêts, groupes de femmes, de jeunes, d'écologistes, toute une humanité plaide pour le droit des peuples - et non des États - à une qualité de vie et de nourriture.
«La souveraineté alimentaire, c'est le droit des peuples à une alimentation saine, dans le respect des cultures, produites à l'aide de méthodes durables et respectueuses de l'environnement, ainsi que le droit de définir leurs propres systèmes alimentaires et agricoles. Elle défend les intérêts et l'intégration de la prochaine génération. Elle représente une stratégie de résistance au commerce mondial actuel...»
L'agriculture n'est pas une marchandise comme les autres. Elle est étroitement liée à la vie des sociétés, à leur organisation sociale, à leur santé, à leur âme. Elle n'est pas qu'économique, elle a une dimension spirituelle, sociale, politique, culturelle et environnementale.
Le libéralisme économique
[Liberpedia | CitronVert | Pluriel] tel qu'il est pratiqué actuellement fit de l'agriculture un objet marchandable au prix le plus bas, comme d'ailleurs une grande partie de toute la camelote qui inonde de plus en plus les marchés du monde.
Ce néolibéralisme
[Lagueux | L'Agora1 | L'Agora2] a ses dogmes: profit, compétitivité, innovation, «progrès», et ses contradictions: subventions, dumping, un certain mépris de l'État et de l'environnement. ■
D'après Christine von Garnier, secrétaire exécutive de l' Antenne suisse Réseau Afrique-Europe Foi et Justice
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