Largeur.com, 9 avril 2007
Selon une
étude de l'
Université de Bristol parue dans la revue «Neuroscience» de mars dernier, les mycobactéries vaccae qui se trouvent dans la
poussière et dans la boue produisent des effets semblables à ceux des
antidépresseurs en stimulant, dans le
cerveau
[McGill], la production de
sérotonine
[AAPEL | EncycloBio | INRP | McGill | Pharmacorama | Sero | ServiceVie | UniRennes], le
neurotransmetteur
[EncycloBio] dont le déficit entraîne une
humeur dépressive
[AAPEL | Caducée | Creapharma | EtatDépressif | FMM | JCPsyInfirmère].
Voilà qui montre combien les messages publicitaires sont mensongers. Ils cherchent à nous convaincre que nos intérieurs sont
envahis de micro-organismes
[INRA | TermSciences] dangereux que nous devons combattre. En réalité, un équilibre microbien stable et protecteur s'y établit.
À confondre notre maison avec un hôpital, nous malmenons notre santé. C'est paradoxalement l'utilisation des produits de nettoyage qui s'avère dangereux. Aux États-Unis, ils sont responsables de près de 10% de toutes les expositions toxiques comptabilisées. Les plus intensément et immédiatement redoutables sont les nettoyants de four et de cuvettes de WC.
On savait depuis quelque temps déjà qu'un intérieur trop aseptisé jouait de sales tours à notre système immunitaire, les scientifiques
parlent d'«hypothèse hygiéniste» [Agrobiosciences]. Ainsi, les
enfants des pays occidentaux aux habitudes d'hygiène exacerbées sont de plus en plus sujets à l'asthme, au rhume des foins, à l'eczéma et ainsi qu'à des maladies auto-immunes comme le diabète, les maladies inflammatoires de l'intestin ou encore de la thyroïde.
L'explication? Sans expositions répétées à des bactéries, le système immunitaire a davantage de chance de considérer les cellules de son propre corps comme des agresseurs et de les attaquer.
Avec cette étude britannique, l'«hypothèse hygiéniste» vient de faire un pas en avant en affirmant que l'exposition aux microbes est également associée à une bonne santé mentale. C'est après que des patients cancéreux traités par des mycobactéries vaccae ont fait part d'une amélioration de leur qualité de vie qu'est né l'intérêt pour un projet de recherche.
Des souris soumises à des injections ou des inhalations de mycobactéries vaccae, proches de celles de la tuberculose, sont venues confirmer le postulat envisagé par le docteur Chris Lowry et douze chercheurs en neuroscience de l'Université de Bristol et de l'University College London (UCL). Le microbe a effectivement activé le cerveau des animaux. Des analyses du sang ont révélé un niveau de sérotonine augmenté.
«Notre étude permet de mieux comprendre comment le corps communique avec le cerveau et comment un système immunitaire en santé est important pour maintenir une bonne santé non seulement physique mais
mentale également», commente Chris Lowry.
«Elle nous pousse également à nous demander si nous ne devrions pas passer plus de temps dans la poussière et dans la boue», poursuit-il.
Moralité de l'histoire: réduisez les nettoyages de printemps et réjouissez-vous des futurs bains de boues lors des festivals de l'été! ■ D'après Geneviève Grimm-Gobat
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