Le Temps, 18 septembre 2006
[Aux États-Unis,] les psychothérapeutes féministes ne veulent pas entendre parler de la forme aiguë du syndrome prémenstruel. Elles ont donc refusé - et obtenu - que LLPDD (c'est le nom dudit syndrome) ne figure pas dans le catalogue américain des critères diagnostics [Behavenet]. Motif: tout cela relèverait du sexisme. Avant d'être inscrits dans ce répertoire universellement reconnu, LLPDD devra faire l'objet de nouvelles investigations.
Les troubles prémenstruels [PasseportSanté] ont pourtant été amplement documentés. Plus de la moitié des femmes en souffrent. Pour 8% des intéressées, les symptômes sont particulièrement marqués. Il s'agit d'une grave perturbation de l'humeur survenant pendant la dernière période du cycle, appelée phase lutéale [CPMA | VulgarisMédical]. Il est vrai qu'il est parfois difficile de faire la distinction entre ce syndrome et un état dépressif indépendant des règles. De plus, les manifestations sont terriblement variées - plus d'une centaine de symptômes, des traditionnelles crampes d'estomac à l'irritabilité, en passant par l'«appétit insatiable pour les bonbons» (sic) [AAPEL].
Ces mêmes féministes ont aussi refusé l'inscription du «trouble de la personnalité masochiste» que l'on impute un peu facilement au sexe faible, et la «paraphilie du viol» (fantasmes de viol).
En revanche - interdit de ricaner - elles ont proposé d'introduire le «trouble de la personnalité dominante illusionnée», pour rendre compte des convictions que les hommes entretiennent à leur sujet et sur le compte des femmes. Mais, là aussi, il faudra investiguer... jusqu'en 2010, date prévue de la prochaine édition du catalogue des critères diagnostics. ■ Francesca Sacco
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