24 heures, 6 juin 2007
La politique énergétique de l’Europe se résume à assurer la sécurité de l’approvisionnement. Cette définition n’a pas de sens pour les Russes, qui sont exportateurs. Pour eux, l’enjeu est de trouver suffisamment de débouchés et d’investir leurs revenus. Penser que les revenus provenant de ces exportations d’énergie vont contribuer au développement socio-économique de la Russie est une erreur. Les Européens pensent que les euros qui filent vers la Russie transportent avec eux des valeurs démocratiques. L’Histoire nous montre pourtant le contraire. Si c’était le cas, les pays du Golfe auraient dû se transformer en une Suisse au milieu du désert. La Russie, comme les pays du Golfe, ne réinvestit pas les revenus de leurs exportations dans l’amélioration de la qualité de vie, que ce soit pour diminuer les inégalités, pour améliorer les soins de santé ou pour développer les infrastructures. Au contraire, l’argent de l’or noir ou du gaz est utilisé pour financer la survie de l’élite régnante. ■ D'après les propos de Reka Szemerkenyi, qui dirige le think tank libéral New Atlantic Initiative [ AEI VoltaireNet] à Budapest. Elle conseille également plusieurs opérateurs gaziers hongrois.
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