Le Nouvel Observateur, 21 juillet 2005
Ah, la
transcendance, hein? C'est une illusion romantique, l'inspiration. Si l'écrivain est inspiré, ce n'est donc plus lui qui écrit. Au fond, je trouve même cette idée humiliante pour notre corporation. C'est tout simplement nier son travail, son œuvre, son ouvrage. Regardez un manuscrit de
Balzac, de
Proust: on n'y voit que du labeur, la solitude acharnée du moine, on y voit de quelle façon un auteur est travaillé par l'écriture autant qu'il la travaille. En fait, l'inspiration est une invention du XIXe siècle et elle nous vient du mouvement
romantique
[Clio&Calliope | EtudesLittéraires | UToronto]. Elle voudrait disqualifier l'idée de travail. Moi, je suis stupéfait qu'on puisse reprocher à mes livres d'être trop travaillés... ■ Propos de
Claude Simon
[Nobel | Politis] cités par Jean-Louis Ezine
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