Le Nouvel Observateur, 15 novembre 2007
[…] un roman est comparable à une peinture, très riche, très dense, alors qu'un film ressemble plutôt à un dessin, d'une grande simplicité de composition.
Un film n'a pas l'ampleur d'un roman, mais plutôt d'une nouvelle, ou au mieux d'un très bref roman. En deux heures, il ne saurait embrasser autant de choses. Et même un film de huit heures ne saurait produire le même effet qu'un roman. […]
[…] il n'y a rien de plus irréel que le cinéma! C'est un monde complètement artificiel. Le cinéma est bidimensionnel: c'est un simple rectangle, un cadre à remplir. Un roman est multidimensionnel: quand j'en écris un, je perçois l'odeur et la saveur des choses, je suis immergé dans un monde, dans un récit qui se déploie. Mes romans n'ont rien de cinématographique: il y a peu de dialogues, peu de descriptions, le récit n'est pas divisé en scènes. Voilà pourquoi je prends plaisir à travailler de temps en temps sur des films: l'approche est complètement différente. On y raisonne non seulement en termes de cadre, mais de scènes: le récit comme l'espace sont totalement fragmentés. Et puis, il faut tenir compte du dialogue et montrer les lieux en guise de description. ■
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