Le Matin Dimanche, 23 décembre 2007
[...]
Noël est un héritage linguistique du très lointain natalis (dies)
[
DAGR] des Romains. Le jour du
solstice d'hiver, on célébrait alors la (re)naissance du soleil. Natalis veut dire «jour de naissance», équivalent de notre anniversaire. On faisait fête au soleil «invaincu» (sol invictus) qui dès lors allait se remettre à monter dans le ciel, ouf, heureusement!
On retrouve natalis dans le Buon Natale! italien, le Bon Nadal! catalan ou occitan, le Feliz Natal! portugais. En se déplaçant vers le nord de l'Europe, on s'éloigne toujours plus de la forme latine et natalis passe à noël ou à une forme approchante, suite à toute une série de changements phonétiques [...].
[...] Chalendes est le prolongement du latin calendae, qui désignait le premier jour de chaque mois chez les Romains, et qu'on retrouve dans notre... calendrier.
Mais, [...] direz-vous, Noël n'est pas au début du mois!
C'est encore un histoire d'héritage. Au VIIIe siècle, le début de l'année a été fixé à Noël dans l'empire franc. Dès cette époque, chalendes [
Champollion-Figeac] désigne la période que nous appelons aujourd'hui les fêtes de fin d'année. Le mot est toujours présent dans les dialectes francoprovençaux (Suisse romande, Val d'Aoste, Savoie, Dauphiné) et dans ceux des régions qui bordent le Rhône jusqu'à la mer. [...] ■ Marinette Matthey, sociolinguiste
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