L'Hebdo, 24 janvier 2008
Contrairement à ce qu'avaient mis en évidence les recherches [1] précédentes, notamment en Allemagne, [...] ces jeunes ne sont pas des perdants de la modernité: ce n'est pas parce qu'ils peinent à trouver du travail ou se sentent dépassés par la [mondialisation] ou les changements technologiques qu'ils adhèrent à l' extrême droite [2]. Loin d'être en marge, ces jeunes gagnent d'ailleurs par leur appartenance à ces groupes un statut qui leur vaut une certaine reconnaissance des adultes, du moins dans certains milieux, notamment à la campagne.
[Ils s'engagent sur cette voie pour] des raisons complexes nées de leur contexte familial beaucoup plus que du contexte social, et liées notamment à la qualité des relations dans la famille, au style de résolution des conflits. [...] schématiquement les jeunes adhérent à l'extrême droite et adoptent des comportements violents [3] et racistes [4] pour trois raisons: parce qu'ils reprennent la ligne politique de leurs parents et grands-parents et la radicalisation pour se démarquer, parce qu'ils se sentent impuissants face à la violence qui règne dans leur famille et trouvent la protection, la sécurité et la reconnaissance dont ils ont besoin dans ces groupes très solidaires, enfin et surtout parce que ces jeunes extrémistes ont le sentiment de ne pas être pris en compte par les adultes qui les entourent, de ne pas être estimés pour ce qu'ils sont. ■ Propos de Thomas Gabriel, directeur de recherche sociopédagogique à l'Université de Zurich, recueillis par Sonia Arnal, à propos d'une recherche financée par le FNS
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