[...] il n'échappe à personne qu'en aidant les pays pauvres à développer leurs ressources, nos pays s'efforcent de les gagner à leur conception de la société, du destin des peuples, et se livrent ainsi à un investissement politique qui vient souvent compléter et soutenir leurs investissements financiers. Ils ne veulent libérer ces peuples de la misère que pour les asservir à l'esprit de profit. C'est une curieuse forme de la solidarité que de vouloir embourgeoiser tout le reste du monde.
Pour échapper à l'alternative de la stagnation ou du progrès permis par notre prétendu libéralisme économique, il reste sans doute la voie de la révolution. Le miracle de l'égalité remplace celui de la manne [Lire la suite de cet article]. C'est déjà tout recevoir que de ne plus être exclu du partage, même s'il n'y a rien à se répartir, sauf des épreuves, des efforts. La malédiction originelle ou plutôt naturelle qui veut que l'homme gagne son pain à la sueur de son front se trouverait abolie dans la fraternité, l'œuvre commune. Au profit personnel se substitue ici le don réciproque, chacun travaillant pour autrui. Mais l'important est que cela se chante, avant même de se vivre, si jamais cela peut se vivre vraiment.
Pierre Gascar, Le présage, Gallimard, 1972
Selon l'Exode 16:2, ''Toute la communauté des Israélites se mit à murmurer contre Moïse et Aaron dans le désert''. Les Hébreux murmuraient contre Moïse, parce qu'ils mouraient de faim; sur le soir, il leur tomba des cailles du ciel; le matin suivant, il se répandit un brouillard ou une rosée; lorsqu'elle fut évanouie, elle laissa sur les arbustes du désert de petites concrétions analogues au givre; les enfants d’Israël regardèrent et ils se dirent l’un à l’autre: Qu’est-ce que cela? (מָן הוּא ''Man hou ?'') car ils ne savaient pas ce que c’était. Moïse leur dit: C’est le pain que L’Éternel vous donne pour nourriture.
La manne, dit encore la Bible, tombait du ciel tous les jours, excepté le jour du sabbat; la veille de ce jour il en tombait une quantité double.
Les enfants d’Israël mangèrent la manne pendant quarante ans, jusqu’à leur arrivée dans un pays habité; ils mangèrent la manne jusqu’à leur arrivée aux frontières du pays de Canaan.
Source: Wikipédia
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