Manière de voir, mai 2001
Dans une époque où l'on constate une «baisse de la volonté collective», les musiques envahissent l'univers quoitidien des jeunes pour lesquels elles représentent de plus en plus une forme de ciment social et culturel, voire ethnique et géographique. Mais si la musique classique, par le manque d'évolution de ses formes d'expression, risque de se marginaliser dans l'élitisme - en dépit de quelques coups de pub réussis [...] -, les musiques actuelles dominantes sont vécues par les jeunes moins comme un facteur d'entraînement à la participation sociale ou d'apaisement des fractures et des exclusions sociales, que comme un refuge narcotique dans un monde artificiel et aculturé, que proposent les producteurs-marchands, acteurs francs-tireurs, francs-tireurs des esprits dans un libéralisme mondialisé et une vie quotidienne cloisonnée, voire ghettoïsée. ■ Jean-Pierre Armengaud, professeur à l'Université d'Évry, directeur du DESS d'administration de la musique et du spectacle vivant
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