Le Nouvel Observateur, 12 février 2004
[...] l'idée d'un monde totalement démagéifié, démythologisé est quelque chose de difficile à assumer pour l'être humain qui possède en lui une formidable capacité d'imagination. L'homme se distingue de l'animal par sa capacité à symboliser les choses, c'est-à-dire à associer des éléments séparés. Cela a donné naissance à l'art, à l'écriture, à la religion... Le simple fait de voir des signes, de rejeter le hasard, de se troubler des synchronicités correspond à ce besoin fondamental de mettre du mystère dans le monde, de la magie au sens large du terme. Au XXe siècle, le psychologue
Carl Gustav Jung et l'anthropologue
Gilbert Durand montreront que ce qu'on appelle avec condescendance le «retour de l'irrationnel» est en fait un retour du refoulé de l'homme contemporain qui a besoin de mythes et de symboles. ■ Propos de
Frédéric Lenoir, philosophe et spécialiste des religions, recueillis par Marie Lemonnier
Commentaires