Le Temps, hors-série Nos 10 ans, 18 mars 2008
[Pour les astronomes du début du XXe siècle, l'Univers ressemble à une brioche aux raisins, style panettone, gonflant gentiment au four,] les raisins représentant des galaxies qui s'éloignent les unes des autres au fur et à mesure que le cosmos se dilate à vitesse constante. Sans que cela signifie pour autant que les objets astrophysiques voient leur propre taille varier: seule la distance mutuelle s'agrandit au fil du temps. Cette vision est contenue dès 1907 dans les modèles cosmologiques issus de la théorie de la relativité générale d' Einstein, puis a été confirmée en 1929 par l'astronome américain Edwin Hubble grâce à des observations sur des nébuleuses.
Mais tout se complique en 1998: deux équipes différentes d'astronomes montrent, en traquant l'éclat lumineux de supernovae (des explosions d'étoiles en fin de vie), que l' expansion de l'Univers n'est pas régulière, mais s'accélère! Un résultat totalement inattendu.
Ces observations ont été définitivement confirmée en 2003, puis à nouveau en 2005.
Deux explications principales s'affrontent pour tenter d'éclairer ce phénomène, et l'inclure dans un cadre théorique qui fait encore défaut: existe-t-il une force répulsive inconnue, baptisée «énergie sombre» et ayant l'effet inverse de la force attractive de gravitation, qui remplirait 70% de l'Univers?
Ou la solution se cache-t-elle plutôt dans la «constante cosmologique», un paramètre ajouté jadis par Einstein à ses équations de la relativité, dans le but de rendre sa théorie compatible avec l'idée d'un Univers statique qu'il avait alors?
Cela reste un des plus grands mystères actuels de l'astrophysique. ■ Olivier Dessibourg
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