Le Courrier, 16 novembre 2007
Avec des mots, on construit un monde. Quand on lit un livre, on se projette dans un univers particulier. Le fait que ce dernier soit majoritairement masculin nous amène à structurer nos attentes sociales. [Il ne s’agit pas] d'un complot masculiniste. Mais les règles régissant la langue ont été mises en place pour opprimer les femmes. C'est parce que la femme est envisagée comme subalterne à l'homme qu'au pluriel, le masculin l'emporte sur le féminin. Ces règles sont relativement nouvelles. Au Moyen Âge, le masculin universel n'existait pas.
Dès la naissance, la langue indique donc aux femmes qu'elles sont inférieures. Cela s'illustre dans le fameux exemple: «Mille femmes et un chien sont partis se promener, ils en sont revenus contents.» Un exemple emblématique du ridicule et de l'arbitraire de la syntaxe. ■ Propos de Thérèse Moreau, écrivaine, recueillis par Virginie Poyetton
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