Malgré les islamistes, un arbitre de football a tenu à porter son sifflet à drapeau suisse à Riyadh (Arabie saoudite)

commentaires.com, 4 avril 2008

[Un arbitre de football suisse, Massimo Busacca, vient] de faire la une des médias d’Arabie saoudite — mais pas de Suisse — car, rejetant les pressions des islamistes faites sur lui, il a décidé envers et contre tout de porter un sifflet portant la croix suisse pendant le championnat saoudien, qu’il a arbitré mercredi 2 avril. Massimo Busacca n’est pas un inconnu: [...] il a été le seul arbitre suisse sélectionné pour la Coupe du monde de football 2006 en Allemagne.
Tant de bruit pour une croix suisse sur un sifflet? La croix suisse, il faut le savoir, est un symbole abhorré par les islamistes, car il évoque la croix chrétienne et donc, les Croisades et leurs massacres d'innocents. Par conséquent, toute personne arborant ce symbole est susceptible de pressions, voire de gros ennuis dans des pays férocement antichrétiens comme l’Arabie saoudite — à la différence de pays plus ouverts, comme le Qatar et Dubaï. Au point que dans le royaume saoudien, il ne faut exhiber son passeport suisse qu’avec circonspection, pour ne pas se voir taxer de «provocation de Croisé».
«J’ai du respect pour toutes les religions, y compris l’islam, mais je ne vois rien d’offensant à cela, et je suis confiant. Je ne renoncerai pas à mon sifflet "de Croisé"», a-t-il dit au quotidien Al-Sharq al-Awsat.
Dans le climat actuel, on ne peut que saluer la détermination tranquille [de cet arbitre], inflexible sur des principes que beaucoup s’empressent de fouler aux pieds pour un plat de lentilles. On ne se souvient que trop de cet office du tourisme qui avait fait... effacer la Cathédrale de Lausanne des publicités et des affiches, pour ne pas «offenser» les clients du Golfe.
Massimo Busacca devrait être montré en exemple, non seulement de courage, mais aussi de fidélité à des valeurs qui ne devraient jamais être négociables. [...] ■ Philippe Barraud

20 minutes, 8 avril 2008

Depuis le début de l'année, la vente de maillots portant la croix (Barça, Inter ou AC Milan) est interdite par la police religieuse. ■ Raphaël Pomey