L'Hebdo, 29 mai 2008
Le Front de libération animale
Les précurseurs de l' action directe
Le Front de libération animale (ALF) [1] est né sur sol britannique en 1975, avant de s'exporter aux États-Unis où il a commis sa première action en libérant deux dauphins à l'Université d'Hawaii, et de devenir ensuite un des mouvements les plus actifs à travers le monde. Dépourvu de direction centrale, l'ALF se présente comme une galaxie de cellules autonomes qui utilisent le nom du mouvement à la manière d'une franchise. En théorie, l'ALF préconise la non-violence, mais pratique le sabotage. En septembre 2007, il a revendiqué la contamination de solutions pour lentilles que produit une filiale de
Novartis [2]. Info ou intox? On ne sait pas. Quoi qu'il en soit, Novartis a retiré de la vente les flacons suspects.
L'Animal Rights Militia
Les partisans de l'action violente
Fondée en 1985 en Angleterre, l'Animal Rights Militia [3] n'hésite pas à provoquer des incendies ou à envoyer des colis piégés aux vivisecteurs. D'autres organisations vont jusqu'à utiliser des bombes. C'est le cas de Justice Department
[4] qui revendique plusieurs centaines d'attaques sur le sol britannique. Ou du groupe Stop Huntingdon Animal Cruelty (SHAC)
[5], né à la suite d'un documentaire de la BBC sur le plus grand laboratoire de recherche privé d'Europe (HLS), près de Cambridge, où se pratiquent des expérimentations sur les animaux. Une scission de SHAC a engendré une organisation plus violente encore: Revolutionary Cells - Animal Liberation Brigade
[6].
Screaming Wolf
Les plus extrémistes de tous
Les ultras se revendiquent souvent de Gary Francione, avocat et professeur de droit américain, dont les écrits
(Animal property and the law, Introduction to animal rights: your child or the dog?...) dénoncent le réformisme de ceux qui voudraient se donner bonne conscience en améliorant la conditon animale au lieu de lutter pour une abolition immédiate de toute exploitation. Aux États-Unis, on franchit un pas de plus dans la radicalité avec le
Mouvement pour l'extinction volontaire [7]: considérant que l'espèce humaine constitue le problème principal, il milite pour sa disparition pure et simple. Une thèse reprise par le journal Earth First Letter avec des slogans antinatalistes commes "Les vrais écologistes n'ont pas d'enfants". Ou par les "libérateurs" américains de Screaming Wolf
[8]: convaincus que les hommes sont des êtres fondamentalement nuisibles et incapables de s'améliorer, ils ne reculent pas devant les appels au meurtre. ■
2. Libération [T]
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