TélélObs, 31 juillet 2008
Toutes les sociétés humaines, tous les groupes, toutes les cultures s'emploient au même effort historique, inlassablement recommencé: expulser la violence qui les habite, ou tout au moins en codifier l'usage pour qu'il s'en trouve limité. Rituels et religions, certes, mais aussi différences, distances et règles introduites entre les hommes. Mais faisant cela, les sociétés institutionnalisent une autre forme de violence: l'injustice et l'inégalité, l'assujettissement à un ordre pesant qui profane la liberté. C'est toute l'ambiguïté des sociétés traditionnelles, apaisées mais oppressantes, stables mais totalitaires.
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La violence «principielle», dès qu'on y regarde de plus près, n'est pas vraiment extérieure aux humains ordinaires comme pourrait l'être un cyclone, un caprice atmosphérique ou une guérilla. Elle vient du dedans de chacun et retourne, sans cesse, s'y dissimuler. Elle est notre affaire. ■ Jean-Claude Guillebaud
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