Le Matin Dimanche, 24 août 2008
[Peter Brabeck, président de Nestlé, a publié un texte] dans le Wall Street Journal intitulé
«Global Drying». Pour lui, le problème majeur pour l'humanité ne sera pas le réchauffement global mais l'assèchement des sources d'eau que le système actuel de subventionnement accélère.
Que peuvent faire les gouvernements? «Cela dépend des pays. Les agriculteurs en Allemagne, par exemple, ont peu recours à l'eau de source, ils se contentent de l'eau de pluie. Mais en Espagne, presque toute l'agriculture est basée sur l'irrigation et le fermier là-bas paie seulement 2% du prix de l'eau. S'il payait 100% du prix, nos tomates auraient un autre prix et peut-être que nous préfèrerions acheter des produits d'ici. Ce système de subventionnements indirects mène à un épuisement de la nappe phréatique. L'agriculture des pays de l'
OCDE reçoit 375 milliards de dollars de subventions par an, soit un milliard par jour! Il faut arrêter avec ce système qui produit des aberrations. [P.B.]»
Pour le président de Nestlé, la polémique entretenue autour de l'eau «est très politique», «elle n'a rien à voir avec la réalité». Et de citer en exemple les besoins personnels. «Pour boire un litre d'eau du robinet, l'État doit livrer 250 à 300 litres d'eau à votre domicile, c'est ce volume qu'il faut comparer. Le vrai gaspillage est là puisque chacun utilise à la maison de l'eau potable pour les toilettes, la douche, laver sa voiture, etc. Alors qu'il faut 1,8 litre d'eau pour obtenir 1 litre d'eau embouteillée. [...]» ■ Stéphane Benoit-Godet, rédacteur en chef de «Bilan»
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