vendu 38 millions de CHF en mai 2008
vendu 161 millions de CHF en 2006
En signant un chèque de 135 millions de dollars pour acquérir le Portrait d'Adèle Bloch-Bauer
de Gustav Klimt, le collectionneur américain Ronald Lauder, propriétaire du groupe de cosmétiques Estée Lauder, [a mis] un point final à une empoignade juridique d'une rare virulence. Ce tableau peint en 1907, alors que Klimt était au sommet de sa notoriété, est l'un des plus somptueux du XXe siècle.
Son modèle - sa maîtresse, sans doute - est la femme d'un banquier et industriel viennois. Usant d'une technique incroyablement sophistiquée, Klimt applique des feuilles d'or et d'argent sur la toile. L'ornementation luxuriante, la somptuosité des motifs décoratifs placent cette effigie tout à fait en marge des autres portraits du temps: on est devant une icône, une apparition onirique. Depuis une soixantaine d'années, le tableau était
exposé en grand arroi à la Galerie du Belvédère, à Vienne. Ce qui n'étonnait personne: avant de mourir, en 1925, Adèle Bloch-Bauer avait exprimé la volonté que son portrait, ainsi que quatre autres Klimt de sa collection, soit remis à l'Autriche après la mort de son mari. Mais, quand en mars 1938 l'Autriche fut annexée par l'Allemagne, Ferdinand Bloch-Bauer s'expatria en Suisse en abandonnant tous ses biens derrière lui. Confisqué par les nazis, le portrait d'Adèle fut mis en dépôt à la Galerie du Belvédère, ce qui correspondait au souhait premier du modèle.
Mais pas à celui de son mari qui, avant de mourir en 1945, avait cassé le testament d'Adèle pour léguer sa fortune et sa collection aux trois enfants de son frère Gustav. Parmi lesquels: Maria, aujourd'hui âgée
de 90 ans et installée à Los Angeles depuis 1942. Après la guerre, Maria réclama au gouvernement autrichien les biens volés à sa famille. À l'issue d'un procès de plus de sept ans, elle obtint gain de cause. Aussitôt, plusieurs musées et collectionneurs de haut vol lui firent savoir qu'ils souhaitaient acquérir le fameux portrait d'Adèle. [Le 19 juin 2006], on apprenait que c'était Ronald Lauder qui avait emporté le morceau en portant le record du tableau le plus cher du monde [...]. ■ Véronique Prat, in: Le Figaro Magazine, 23 juin 2006
vendu 118 millions de CHF
(Il détrônait le Portrait du dr Gachet
de van Gogh
vendu en 1990)
Picasso n'avait que 24 ans lorsqu'il a peint ce tableau, peu après son arrivée à Paris pour y rejoindre l'atelier du Bateau-Lavoir sur la colline de Montmartre.
Plutôt dépouillé, le tableau représente un adolescent, peut-être "P'tit Louis", un habitué du Bateau-Lavoir. Vêtu de bleu, une couronne de fleurs roses sur la tête, le jeune homme semble faire la moue. Il est
assis, jambes écartées, devant une tapisserie aux motifs floraux, une pipe entre deux doigts.
Cette œuvre est "l'une des plus célèbres images de Picasso sur la beauté de l'adolescence", selon Charles Moffet, vice-directeur de la section Impressionnistes et Art moderne chez Sotheby's. Elle possède
une "ambiguïté qui vous hante". ■ Nicole Pottier, agonia.net, 7 mai 2004
Commentaires