[...] le stoïcien [1] Zénon [...] disait que le suicide est une action respectable quand la maladie rend la mort plus attirante que la vie. [2]
Jo Nesbø, Le bonhomme de neige, 2007, Gallimard, 2008
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Diogène Laërce
2. Voici comment Zénon (300 ans avant J.C.) en termina avec la vie selon la légende. En sortant d’une leçon de stoïcisme, il trébucha et se cassa un orteil. Il s’exclama «J’arrive, pourquoi m’appelles-tu?» et mourut sur le champ en retenant sa respiration. Quelle morale philosophique en tirer? Zénon était âgé et savait pertinemment que son destin était de mourir bientôt. Il décide donc d’affronter la fatalité en interprétant sa petite fracture comme un signe que son heure était venue. Zénon ne voulait pas attendre benoîtement sa fin biologique, il voulait participer activement au cycle naturel de la vie grâce à son intelligence: en hâtant sa mort, il se réapproprie le sens de son existence. Tel est le véritable principe de la sagesse stoïcienne, dont l’accord avec la Nature est une conséquence plutôt qu’un fondement: puisque je suis une partie de la Nature, je ne peux être en accord avec moi-même que si mes désirs ne s’opposent pas aux événements extérieurs. Cela n’impliqua pas la passivité, si Zénon avait eu encore quelque choses à accomplir, il aurait certainement pu attendre encore un peu avant de se donner la mort. La cohérence avec soi-même et l’accord avec la Biosphère sont des principes universels parfois contradictoire qui exigent d’être interprété en fonction de la situation.
Source: http://biosphere.blog.lemonde.fr/2007/05/23/mort-en-stoicien/
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