[Le] phénomène artistique moderne et contemporain émerge à partir d'un certain nombre de forces et de facteurs, de pouvoirs et de situations de marché qui le façonnent et le conditionnent à la manière d'un ensemble de configurations gigognes. L'adjectif «gigogne» indiquant ici que l'histoire de l'art ne relève plus d'une succession linéaire de causes et de mouvements, mais de leur imbrication les uns dans les autres. La singularité paradoxale des arts plastiques est originellement une valeur «imaginaire» qui ne ressortit à aucun autre besoin qu'imaginaire. Mais dans le même temps, cet imaginaire dont l'œuvre est porteuse n'existe que dans la mesure où celle-ci est reconnue et appréciée comme telle.
Propos de René Berger, recueillis par Françoise Jaunin, in 24 heures, 5 mars 2005
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